
Chères lectrices, chers lecteurs,
Aujourd’hui je vais vous parler d’une plante que nous pouvons trouver partout. C’est un indésirable, une véritable plaie auprès des jardiniers, vous l’aurez compris je vais vous parler du chiendent.
Pourtant, je l’affirme : les mauvaises herbes n’existent pas ! Il n’y a que des bonnes herbes, si l’on sait s’en servir.
Nom de code : Le grand nettoyeur
Le chiendent est une plante vivace très commune avec de longues racines (rhizomes) qui la rendent particulièrement difficile à arracher.
Mais l’effort en vaut la peine : ces rhizomes, de couleur jaune pâle, ont une saveur terreuse et légèrement sucrée.
Et c’est là que l’on trouve toutes les substances qui nous intéressent !
Les principaux constituants du chiendent sont :
- des polysaccharides et des mucilages protecteurs du système digestif1 ;
- des flavonoïdes aux propriétés anti-inflammatoires2 ;
- des tanins et des composés phénoliques qui ont une action anti-microbienne et antioxydante3;
- des saponines utiles en cas de problèmes bronchiques grâce à leur action expectorante4 ;
- des traces d’huile essentielle (monoterpènes, sesquiterpènes);
- des sels de potassium.
Le chiendent a une action sur les reins, le foie, les intestins et les poumons.
Il agit en douceur pour soutenir les fonctions d’élimination et est donc particulièrement recommandé dans les cas de rétention (cellulite, oedèmes,…), d’encombrement (toux), de stagnation des fluides (la lymphe dans le cas de jambes lourdes).
Je considère le chiendent comme un véritable nettoyeur de l’organisme.
Comment ajouter de chiendent dans son alimentation ?
L’avantage (et inconvénient pour les mains vertes) du chiendent c’est qu’on le trouve très facilement un peu partout.
Si vous avez un jardin, vous ferez ainsi d’une pierre deux coups en le désherbant et en faisant votre cueillette pour vos préparations.
La tisane au chiendent est la recette la plus facile à réaliser.
Voici ma propre recette pour quelques jours :
Récoltez le chiendent dans un environnement exempt de produits chimiques.
L’été et l’automne sont les meilleures saisons pour avoir une plante fraîche de qualité.
Coupez les racines en petits morceaux. Faites-les sécher dans un endroit sec et aéré et conservez-les dans une boîte (métallique si possible) hermétique.
Une fois séchées, vous pourrez les utiliser sous forme de tisane.
Mettez une poignée de racines (environ 40 g) dans un litre d’eau, faites bouillir une minute ou deux et jetez cette première eau qui est amère. Renouvelez l’opération avec une nouvelle eau.
Coupez le feu et laissez macérer pendant deux heures.
Portez de nouveau à ébullition et faites réduire doucement d’un quart.
Après ça il ne vous restera plus qu’à filtrer cette préparation de chiendent et à la boire dans la journée à raison de trois tasses par jour.
Il faut savoir qu’à une époque, on préparait une boisson pour le système digestif des malades : c’était la fameuse « tisane commune » des hôpitaux. Elle était composée de 1/3 orge, 1/3 chiendent, 1/3 réglisse. Vous pouvez également essayer cette recette.
Ma deuxième recette à base de chiendent : votre jus détox !
Au printemps, profitez pleinement des jeunes pousses de chiendent et n’hésitez pas à les incorporer dans vos cures de « jus vert ».
Ces jus confectionnés à partir des feuilles vertes de légumes et de végétaux sont une véritable cure de jouvence pour l’organisme. Ils sont très alcalinisants (luttent contre l’acidité) et reminéralisants.
Ils aident à détoxifier l’organisme tout en lui apportant les nutriments importants pour une vitalité optimale.
Prenez une base de légumes doux comme le concombre, la courgette, ou même pourquoi pas la pomme, qui constituera les deux premiers tiers de la boisson.
Pour le dernier tiers, ajoutez, selon vos goûts, persil, basilic, coriandre, chou kale, herbe d’orge, épinards, et… nos fameuses pousses de chiendent. Passez le tout au mixer ou à l’extracteur de jus.
Voici une idée de recette que j’apprécie particulièrement :
- 5 têtes de brocoli,
- un demi verre de jus d’orange,
- une branche de céleri,
- deux pommes,
- ¼ de chou vert,
- une petite poignée de jeunes pousses de chiendent.
Le chiendent a des bienfaits sur 6 grands domaines :
- la sphère urinaire : hypertrophie bénigne de la prostate, mais aussi pour l’énurésie de l’enfant, l’incontinence, les cystites, urétrites, prostatites, etc. Vous pouvez ajouter d’autres plantes propres à la désinfection du système urinaire comme la busserole ou la canneberge en cas de crise intense. Notez que vous pouvez l’utiliser à titre préventif en cas de rechute fréquente.
- les toux sèches : il fluidifie le mucus accumulé dans les bronches tout en calmant les irritations propres à ce type de toux.
- les états grippaux : à associer alors avec des huiles essentielles type tea tree ou ravintsara
- le système intestinal : constipation, inflammation des voies digestives, acidité gastrique, foie paresseux ou coliques hépatiques. La présence d’inuline, en proportion assez importante, donne au chiendent sa place dans la famille des probiotiques.
- l’inflammation : pour les peaux sèches, irritées, victimes de rougeurs. Il est également tout indiqué, en synergie avec la curcumine, pour soulager les douleurs articulaires.
- le diabète : une étude chez les rats4 conclut que l’extrait aqueux de chiendent présente une activité hypoglycémique puissante.
Restez attentif sur la consommation du chiendent.
Je vous conseille de faire preuve de prudence dans les cas d’œdèmes causés par une maladie cardiaque ou rénale (consultez votre médecin), et abstenez-vous si vous prenez des médicaments diurétiques ou hypoglycémiants.
Le chiendent est également déconseillé aux femmes enceintes et allaitantes.
Dans la nature rien ne se perd, tout se recycle, c’est aussi ce qui en fait toute la magie !
Je tiens à remercier les éditions Nouvelle Page avec qui j’ai rédigé cet article.
Prenez soin de vous et de votre jardin,
Jérôme Bouvier